samedi 23 février 2013








                           Le présentéisme......


Le présentéisme, être présent au bureau sans être productif, coûte aux entreprises. Bien que l'entreprise aime avoir ses employés sous la main, cela ne signifie pas pour autant qu'une présence physique est garantie de performance. Une étude américaine le prouve. 

Le présentéisme signifie tout simplement le fait d'être présent. Il représente le nombre de présents effectif rapporté au nombre de présents attendu. Cette notion est également connue par sa connotation négative, le fait d'être physiquement présent au travail sans avoir la productivité attendue, que ce soit lié au salarié ou à l'organisation.

Cette baisse de productivité du salarié peut avoir de multiples raison :
* Raisons personnelles : problêmes personnels extérieurs à l'entreprise, maladie
* Raisons en relation avec le travail :
   ° démotivation
   ° fatigue due à une surcharge de travail
   ° mesures de l'entreprise (par exemple sous-occupation ou prime d'assiduité)
   ° culture de l'entreprise favorisant les longues heures eu boulot, souvent 
      "inhérent" à un poste à responsabilité

La notion du travail changeant   
Lorsque dans l'ère industrielle, l’organisation du travail était basée sur une présence physique pour une performance réelle, aujourd'hui la révolution numérique pousse à croire que le processus continu de métamorphose du travail a lieu. Nous devenons moins dépendants du lieu et des horaires de travail. C'est un argument en plus pour passer à une culture d'entreprise basée sur la confiance et non uniquement sur la présence physique, offrant des conditions de travail stimulantes comme c'est le cas avec le télétravail.  

Dans la pratique, la présence reste une notion populaire. Qui est présent est contrôlable par le simple fait d'être là. Pour faire carrière, il faut une présence assidue "en faisant de longues heures de travail". Autre dérive de cette culture, le mauvais regard des collègues quand vous vous absentez un instant ou lorsque vous ne respectez pas ponctuellement les horaires de l'entreprise. L'enfer c'est les autres ?

Pourquoi sommes-nous si liés à être physiquement présent au bureau ? 
Une partie de la réponse se situe au niveau du contrat de travail, basé sur un échange de temps calculé en horaire pour un salaire. Gagner un salaire en travaillant un certain nombre d'heures est quantifiable. Personne ne se pose la question si d'autres manières de comptabiliser le résultat du travail ne sont pas plus intéressantes. Quel est le travail effectif réalisé ? Bien sûr, un certain travail effectif demande une moyenne de temps pour l'effectuer, mais la dérive est que l'on "passe son temps" ou à l'inverse que l'on n'arrive pas à finaliser dans un délai de temps précis. Passer plus de temps au bureau devient alors synonyme d'un grand engagement, car dans cette vision, la productivité résulte d'une présence physique. En réalité, travailler trop comme trop peu est une souffrance au travail avec un coût. Il s'agit donc plutôt d'inefficacité au travail.

La semaine passée, un ingénieur avec 39.7° de fièvre est allé au travail. C'est une preuve de quoi ? N'aurait-il pas pu travailler à partir de chez lui ? Cherchait-il des éloges en témoignant de son implication au-délà de sa propre souffrance ? Quel était le risque de contaminer les collègues ? Quelle était sa réelle productivité ? Nous ne le saurons pas, mais dans la culture de son entreprise, au moins il était présent !

A ce jour, le sujet du présentéisme est peu étudié comparé au nombre d'études consacrées à l’absentéisme. Aux Etats-unis le professeur Ron Goetzel conclut : "Les coûts liés au présentéisme représentent de 18% à 60%  des coûts qu'un employeur doit endurer en raison des problème de santé de ses salariés". L'absence d'un taux élevé d’absentéisme  ne traduit donc en rien la bonne santé d'une organisation. Particulièrement en temps de crise quand la tendance est de s'accrocher à son boulot. Être présent n'en dit pas beaucoup sur les réelles motivations de nos employé ni de leur productivité. En revanche, l'essentiel n'est pas le lieu de travail, ni le temps de travail, l’essentiel est que le travail soit fait. 

   

Source : http://www.portail-rh.ch
 

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