mercredi 13 novembre 2013










dimanche 10 novembre 2013









10 pistes pour retrouver confiance en soi au travail

Les objectifs fixés vous semblent inatteignables, votre hiérarchie ne vous soutient plus, et pour couronner le tout vous devez faire face à une réorganisation. Vous vous sentez remis en cause, lâché par tous. . . Et le doute s'empare de vous. Le malaise grandit, mais la peur vous paralyse. Comment réagir ? Conseils de coachs.


1. Accepter les moments de creux sans culpabiliser
Déculpabiliser, c'est le mot d'ordre de Tierry Chavel, coach de dirigeants et auteur de Coaching de soi. "Paradoxalement, il est bon de s'autoriser à avoir peur de perdre confiance. Mais surtout, il est important de renoncer à vouloir la regagner très vite et à tout prix. Trébucher, douter fait partie de la vie. Il est normal et sain de perdre confiance dans une environnement perturbé. Ces moments de creux sont essentiels car ils sont l'occasion de s'arrêter un moment sur soi, de réfléchir à ses motivations profondes et d'interroger sa façon de fonctionner."

2. Établir un diagnostic de son malaise
Poser un diagnostic est essentiel pour comprendre et agir de façon adaptée sur son malaise. Avez-vous perdu confiance en vos compétences, votre potentiel, votre équipe, votre patron, votre entreprise ?
Interrogez-vous aussi sur le déclencheur de ce doute. Y a-t-il eu des évènements précis qui ont ébranlé votre confiance ?
" On a parfois tendance à mélanger les genres, remarque Tierry Chavel. Une vexation essuyée au boulot ne signifie pas que l'on est hors-jeu. Certains incriminent leur situation professionnelle alors que  c'est un motif d'ordre personnel qui les déstabilise."
Ne pas rester isolé. D'un avis unanime, il est difficile de mener ce diagnostic seul : on manque en effet souvent de recul quand on se sent mal. Un collègue (qui a de la bouteille), un responsable RH, un délégué du personnel, le médecin du travail, un coach : quelle que soit la personne, il est vital de ne pas rester seul avec ses doutes. Parler permet de "déposer son fardeau", c'est la première étape pour prendre de la distance. 

3. Faire la part des choses
"A l'impossible, nul n'est tenu", rappelle Jean Pagés, fondateur de l'institut Français d’Appréciative Inquiry. Quand le doute naît d'objectifs irréalisables, et donc impossibles à tenir, il est urgent de faire la part entre ce qui dépend de soi et ce qui n'en dépend pas. "Certains se rendent malades à vouloir atteindre des objectifs impossibles parce qu'ils s'imaginent qu'ils doivent trouver une solution à tout, poursuit le coach. Leur confiance repose sur  leur réussite dans leur fonction. Il s'agit alors de faire la part des choses, de lâcher prise sur les résultats (quand on vous demande de boucler un projet en six mois alors qu'il en faudrait 15, on ne peut pas s'attendre à des miracles) et revenir à son identité profonde. "Au-delà de la réussite, qu'est-ce qui compte vraiment pour moi ?".

4. Oser en parler à sa hiérarchie
Ce travail d'analyse de la situation débouche souvent sur l'identification de dysfonctionnements. "Beaucoup de salariés n'osent évoquer les problèmes qu'ils rencontrent de peur, entre autres, d'être jugés "non performants", et de faire partie de la prochaine charrette", observe Magalie Wending, consultante et formatrice en RH (Ats développement). A tort. C'est indispensable, déjà pour évacuer les émotions  négatives destructrices. Sans compter qu'accumuler rancœurs et frustrations sans rien faire, c'est prendre le risque d'atteindre un point de non-retour où tout peut sortir de façon non contrôlée. 
Poser ses limites. "On peut aborder tous les problèmes, insiste Magalie Wending, à condition de trouver la bonne manière, la bonne attitude et le bon moment pour le faire Si l'on exprime clairement ses besoins, sans rester dans la plainte, le manager devrait en prendre acte. " Même si sa réaction première est négative . . . Certes il peut ne pas tenir compte de votre message, mais si vous ne lui en parlez pas comment peut-il deviner ce qui ne vous convient pas ? "Si vous acceptez sans broncher toutes ses consignes, il est à même de vous en demander toujours plus ! ose Magalie Wending. A vous de signifier clairement vos limites". 
deux possibilités se présenteront alors : soit vous trouvez des pistes de solutions avec votre supérieur, soit vous obtenez une fin de non-recevoir. Dans ce dernier cas, vous sentez-vous capable de supporter sans dommage pour votre équilibre la situation telle qu'elle est ? C'est le bon moment de réactiver votre réseau pour trouver un autre job.  

5. Susciter la reconnaissance
Tout être humain a besoin de reconnaissance pour ce qu'il fait. Rares sont pourtant les managers qui savent féliciter leurs collaborateurs. " Beaucoup pensent encore qu'un chef doit être dur pour se faire respecter", analyse Magalie Wending. Anne Tricaut-Carpe, formatrice PRH (Personnalité et Relations humaines) va plus loin : " Les managers se sentent eux-mêmes ligotés. Faire des compliments à un collaborateur, c'est prendre le risque de s'entendre demander une augmentation qu'ils n'ont pas les moyens d'accorder !"
Vous attendez des compliments qui ne viennent pas, suscitez-les. "Donnez aux autres ce que vous aimeriez obtenir d'eux" suggère Thierry Chavel. Vous avez bouclé un dossier compliqué sans aucun retour de votre chef ? Allez le voir pour le remercier de vous avoir confié ce dossier, qui vous a permis de vous dépasser . . . Il y a de grandes chances que votre démarche l'incite à sont tour à vous parler de votre travail ! Vous pouvez aussi tout simplement lui demander de faire le point sur votre travail sur le dossier, car vous avez besoin de son retour pour progresser.

6. Porter un regard différent sur soi
Votre hiérarchie n'est pas capable de vous donner la reconnaissance attendue ? Il va falloir vous la donner vous-même ! Une démarche nécessaire pour ne pas s'enfermer dans une image négative de soi, le piège quand on se met à douter  " Il y a des choses que nous faisons naturellement, sans nous en attribuer le mérite, relève Anne Tricault-Carpe. C'est pourtant le signe que nous utilisons nos aptitudes profondes, celles sur lesquelles il faut capitaliser. "
Relire son parcours professionnel. Comment les identifier ? En cherchant, dans sa vie professionnelle, ce qu'on fait sans effort, presque sans s'en rendre compte. Relisez votre parcours professionnel en vous arrêtant sur vos réussites : comment m'y suis-je pris pour réussir ? Quels sont les compétences et les savoir-faire  que j'ai mais en œuvre ? Soyez précis et exhaustif, regardez les choses sans vous sous-estimer . . . .
Cette démarche est aussi adaptée face à une difficulté ponctuelle . "Cherchez des situations analogues  où vous vous en êtes bien sorti, propose Jean Pagès. Retrouvez la confiance du passé permet d’entrer dans un état émotionnel positif, source de créativité pour résoudre les problèmes du présent."
Analyser ses échecs est aussi une puissante source d'enseignement. Tentez de faire la part entre ce qui vous revient (manque de préparation, mauvaise appréhension de l’environnement . . .) et ce dont vous n'êtes pas responsable (restrictions budgétaires, changement de stratégie . . . ). L’objectif n’est pas de se dédouaner mais de se concentrer sur ce qui nous incombe, afin d’en tirer les enseignements pour l'avenir. "Qu'ai-je appris dans cette expérience ? A quoi serai-je attentif pour ne pas reproduite la même erreur ?"

7. Faire le point via un bilan de compétences
Le bilan est un excellent outil à utiliser dans les moments de doute. Une grande partie des salariés l'effectuent d'ailleurs aujourd’hui sans en avertir leur employeur. "Quelque soit l'issue du bilan, cette démarche permet de reprendre confiance en ses capacités et en ses compétences et met la personne en mouvement", rappelle Marie-Laure Fargex, coordinatrice à la Fédération nationale des CIBC.

8. S'accorder des moments de plaisir
"Pour évacuer le trop plein d'émotions négatives, il est indispensable de prendre régulièrement des moments pour soi", insiste Magalie Wending. 
Cette démarche vaut aussi dans l'entreprise. "Commencez par identifier en interne les personnes qui vous stimulent, qui vous donnent confiance et cherchez à les fréquenter le plus possible, suggère Thierry Chavel. Dans le champ de vos activités, repérez les projets qui vous plaisent, même s'ils ne sont pas stratégiques et accordez-leur le temps qu'il faut pour en tirer de la satisfaction. Pour être sûr de le faire, inscrivez ces rendez-vous dans votre agenda."
A l'inverse, essayez, autant que faire se peut, de restreindre le temps passé sur les projets ou avec les personnes que vous savez "toxiques" pour votre moral. 


9. Suivre une formation 
Quand on doute de soi, suivre une formation peut $être une bouffée d’oxygène qui redonne confiance et énergie. A la fois parce que l'on acquiert de nouvelles compétences, mais aussi parce que la confrontation avec d'autres aide à se situer et à prendre du recul. C'est peut-être le moment de vous former à l'assertivité (l'art de s’affirmer sans agressivité), à la gestion des émotions ou à la gestion du temps ? 
10. Oser agir 
Parce qu'elle développe l'estime de soi, la démarche proactive est la clé de la reprise de confiance : "j'agis, je prends les moyens pour avancer, je peux être fier de moi". "Agir, c'est expérimenter qu'on a des ressources qu'on peut mobiliser pour être acteur de sa vie", résume Anne Tricault-Carpe. A l’inverse, la victimisation et la plainte enferment dans une spirale négative . . . 
Commencez en douceur, par de petites choses qui vous semblent accessibles et qui vous donneront confiance pour aller plus loin. Voici quelques questions à vous poser pour vous aider à vous lancer (dans un projet, une formation, une évolution en interne, une recherche d’emploi ou une reconversion . . .)
- Qu'est-ce que je risque si je rate ? Noter ces risques, objectivement permet de dégonfler les peurs associées. 
- Qu'est ce que je gagne si je réussis ? Une bonne façon de renforcer sa motivation. 
- Qu'est ce que je risque si je n'essaie pas ? C'est étonnant de réaliser qu'il y a parfois plus de risque de ne rien faire plutôt qu'à se lancer . . .  
- De quoi ai-je besoin pour me lancer ? Parfois, ce n'est pas grand chose : un appui extérieur, un délai ou des étapes intermédiaires.  

 

Marie-Pierre Noguès-Ledru 
Mai 2010